Atterrissage sur Mars (ou presque)
Vous pensiez que l’Australie, c’était surtout des koalas mignons et des plages sans fin ? Détrompez-vous. Le road trip Uluru Alice Springs, c’est une plongée dans l’Outback, là où la route est droite sur 300 km, où les stations essence sont plus rares qu’un kangourou sobre, et où chaque caillou peut être un lieu sacré.
D’Uluru, le majestueux monolithe rouge aux vibrations spirituelles fortes, jusqu’à Alice Springs, oasis un peu bancale au cœur du désert, ce périple de cinq jours mélange aventure, respect des cultures aborigènes, chaleur sèche, et mouches au caractère bien trempé. Et entre deux randos, on croise des road trains, on mange des Tim Tams (un peu trop), et on apprend à rouler à gauche sans paniquer.
Et parce qu’on n’est pas là pour rigoler (si, un peu quand même), on a enchaîné direct après avec un vol pour Port Douglas, direction la Grande Barrière de Corail, histoire de troquer le sable rouge contre les poissons multicolores. Mais avant de plonger dans l’eau turquoise, on vous raconte tout sur cette traversée brûlante du cœur rouge de l’Australie.
Bienvenue dans le Centre Rouge !

Louer une voiture dans le désert : SUV obligatoire, tongs interdites
Chez Hertz, on récupère notre monture : un SUV (4×4 encore mieux si vous comptez sortir des grands axes). Ce n’est pas parce qu’il y a une “autoroute” que c’est l’autoroute du Soleil : ici, ça reste l’Outback, avec ses pistes poussiéreuses, ses crevasses et ses kilomètres sans âme qui vive.
Conseil : réservoir toujours plein + coffre rempli d’eau. On n’est jamais trop prudents à 300 km de la première station-service.

Infos pratiques (à ne pas zapper dans le désert)
- Distances à retenir :
- Uluru → Kings Canyon : 300 km / 3h30
- Kings Canyon → Alice Springs : 475 km / 5h30
- Uluru → Alice Springs direct : 450 km / 4h45
- Wi-Fi ? Payant et hors de prix.
- Essence ? Dès que vous voyez une pompe, arrêtez.
- Supermarché ? Une petite supérette à Uluru Resort (cher, mais vitale).
- Prix des logements ? Hauts. On paie l’isolement.
- Animaux ? Peu visibles, mais serpents, scorpions et araignées ne sont pas des légendes.

Dormir à Uluru : cher, moyen, mais nécessaire
On a testé le Outback Hotel & Lodge. C’est correct, sans plus, mais c’est ça ou rien. Le petit-déj est en option (pas donné non plus) et la restauration sur place est très… basique. Le bon côté ? Vous dormez littéralement aux portes du site sacré d’Uluru, et ça, c’est magique.
Uluru : le cœur spirituel de l’Australie
Ce que vous voyez : un gros caillou rouge.
Ce que c’est : un lieu sacré vivant, porteur des récits de création des Anangu, les gardiens millénaires du site.
Uluru fait partie des terres des Anangu Pitjantjatjara et Yankunytjatjara, qui en ont repris officiellement la gestion en 1985. Ici, on entre dans le Tjukurpa, l’univers spirituel et juridique aborigène. Chaque fissure, chaque creux, chaque grotte raconte une histoire transmise depuis la nuit des temps.
Important : ne pas grimper Uluru n’est pas une règle, c’est un acte de respect envers une culture qui considère ce lieu comme vivant. C’est d’ailleurs interdit depuis peu.
Certaines zones du site sont interdites à la photo, car sacrées.
Randonner autour d’Uluru : chaleur, mouches et émerveillement
On vous conseille de faire le Base Walk (10,6 km – 3h à 4h).
C’est plat, facile, mais même en octobre, le soleil cogne dur. Apportez :
- Chapeau anti-mouches (elles sont collantes et sans pitié)
- 2 L d’eau minimum par personne
- Crème solaire puissance 3000
Le sentier fait le tour complet du monolithe, vous permettant de découvrir des grottes ornées d’art rupestre ancestral, des points d’eau sacrés, et des paysages qui changent à chaque pas.







Le centre culturel d’Uluru : à ne surtout pas zapper
Uluru-Kata Tjuta Cultural Centre, situé à l’entrée du parc, est une immersion dans le monde Anangu. On y apprend :
- Le Tjukurpa, base de leur spiritualité, qui relie les êtres vivants, les terres et les lois
- Les rôles traditionnels des hommes et des femmes
- L’importance de la transmission orale
- Les luttes pour la reconnaissance des droits territoriaux
C’est gratuit, passionnant, et franchement indispensable pour comprendre où vous mettez les pieds.
Entrée au parc national : 38 AUD pour 3 jours (réservation en ligne possible)
En route vers Kings Canyon (Watarrka National Park)
Après Uluru, direction le Kings Canyon (3h30 de route). Paysage : désert, désert, Road Trains, désert. Ces énormes camions peuvent dépasser 50 mètres de long, donc : doublez prudemment, ou ne doublez pas du tout.
À l’arrivée, deux randonnées principales s’offrent à vous :
- Rim Walk (6 km – 3h) : spectaculaire, mais ça grimpe sec dès le départ.
- Creek Walk (2,6 km – 1h) : plus facile, au fond du canyon.
Les falaises, la “ville perdue” et le jardin d’Éden valent l’effort. On est à la croisée de la nature brute et du sacré.
Note : le site est également chargé de signification spirituelle pour les aborigènes locaux.

Dernière étape : Alice Springs, oasis urbaine (ou presque)
Après 5h30 de route dans le vide, Alice Springs semble presque grande. En réalité ? C’est une ville poussiéreuse, pas très jolie, mais elle reste la porte de sortie vers le reste du pays.
À faire absolument :
- Monter au Anzac Hill pour une vue panoramique
- Acheter des œuvres aborigènes authentiques dans les galeries locales (attention aux contrefaçons)
Pas eu le temps de visiter plus, mais le coin offre aussi : musées culturels, sanctuaires de kangourous et balades dans les MacDonnell Ranges.

Ce qu’on referait… et ce qu’on éviterait
À refaire (et à recommander) :
- S’immerger dans la culture Anangu
- Le Base Walk d’Uluru
- Les randos à Kings Canyon
- Manger des Tim Tams (addiction garantie)
À éviter :
- Le Végémite (définitivement non)
- Le blanc dans le désert rouge (adieu baskets immaculées)
- Sous-estimer les distances : on roule beaucoup !
Envie de plus ? La prochaine fois, direction Coober Pedy
Ce road trip Uluru Alice Springs nous a tellement plu qu’on en referait bien un en 10 jours, en ajoutant :
- Coober Pedy, ville souterraine surréaliste
- D’autres sites sacrés aborigènes
- Une vraie nuit de camping sous les étoiles (peut-être…)

Conclusion : un voyage entre chaleur, poussière, et spiritualité
Plus qu’un road trip, cette traversée du désert central australien est une leçon de respect, d’humilité et de fascination. Le rouge du sable, la grandeur d’Uluru, le silence oppressant et la puissance de la culture aborigène… Rien ne vous laisse indemne.
Et franchement, vous avez déjà vu un autre pays où croiser une tornade, un lézard géant, et une peinture millénaire dans la même journée est normal ?