Lac et brume
Etats Unis

5 jours dans le Maine : brume, homards et bêtes à bois (avec un petit goût de Stephen King)

Si vous cherchez un petit coin d’Amérique (après Boston) bien spécifique, le Maine est fait pour vous. C’est une histoire de Brume, de homard, d’élan (le vrai, pas la motivation), de phares balayés par le vent et de quelques frissons littéraires à la Stephen King. Bref, c’est l’histoire d’un road trip de 5 jours dans le Maine, entre côtes déchirées, forêts profondes et maisons mystérieuses à fenêtres rouges. De Portland à Moosehead Lake, en passant par le parc National Acadia, on a pris la route sans savoir qu’on traverserait autant d’ambiances dignes d’un roman… ou de plusieurs… de Stephen King bien sur !

Bienvenue dans le Maine !

Jour 1 : Portland, la ville qui aime la France (et les parkings hors de prix)


Notre aventure commence à Portland, charmante ville portuaire à la saveur européenne. Attention, ce n’est pas celui de l’Oregon, mais bien celui du Maine où l’Atlantique cogne dur. Le Vieux Port, avec ses pavés et ses bâtiments en briques, offre une jolie balade. On y croise des entrepôts réhabilités, des restaurants au nom parfois franchouillard (coucou le Pub tête de Louis XVI), et même des morceaux du mur de Berlin, histoire de rappeler que l’histoire mondiale s’invite parfois là où on l’attend le moins.

En revanche, le centre-ville (downtown) ne nous a pas vraiment conquis. Une ambiance un peu tristounette, presque Simetierre-esque dans certaines rues désertes, et des parkings payants au tarif d’un hôtel trois étoiles. Bref, pas notre coup de cœur. On aurait presque cru entendre les cloches d’Insomnia résonner entre deux immeubles vides.

Heureusement, Fort Williams Park nous a réconciliés avec la ville. C’est là que se dresse fièrement le Portland Head Light, le plus vieux phare du Maine, construit en 1791 sur ordre de George Washington himself. Ce bijou maritime a vu passer tempêtes, naufrages et probablement quelques esprits en perdition. C’est aussi l’un des phares les plus photographiés au monde, et on comprend pourquoi : les falaises, les vagues, la lumière dorée… L’endroit a des allures de décor de roman — on se demande encore pourquoi Stephen King n’en a pas fait un décor pour La Tempête du Siècle.

Un phare à la Stephen King…

Jours 2 et 3 : Bar Harbor et le parc national d’Acadia, entre brume et Brume

Direction le nord-est pour atteindre Bar Harbor, charmante petite ville qui donne accès au parc national d’Acadia. Là, on entre en territoire Kingien. La brume ? Présente. Les pins noirs ? Partout. Le sentiment d’être épié en pleine randonnée ? Presque. Bref, si Brume, Cujo ou Le Corps vous parlent, vous êtes chez vous. Les paysages y sont surnaturels : côtes déchiquetés, pins tordus par le vent et une Brume omniprésente.

Nous avons logé à Mount Desert, parfait camp de base pour explorer ce parc à la beauté presque surnaturelle. Les randonnées sont variées, accessibles et toujours surprenantes. Le décor semble changer à chaque virage, comme si le Territoire nous testait…

Jordan Pond…

À ne pas manquer :

  • Jordan Pond, un lac d’une sérénité absolu, entouré de collines arrondies. Spot parfait pour une pause pique nique (et un Popover au Jordan Pound House si vous aimez les traditions).
  • Sand Beach, battue par les vents, souvent enveloppée de cette brume tenace qui transforme chaque photo en couverture possible pour Shining 2 : le retour des mouettes. Pas idéale pour la bronzette mais sublime pour l’ambliance.
  • Cadillac Mountain : censée offrir une vue imprenable sur tout le parc… sauf quand le brouillard décide de s’inviter, ce qui fut notre cas. Zéro visibilité, 100 % mystère !

Et pour se remettre de nos émotions, une dégustation de homard à Bar Harbor. Le roi de la région. Tellement omniprésent qu’on s’attendait presque à voir débarquer un Langolier en train de le manger. Et oui, il est délicieux, plus que le prix !

Cadillac Mountain et sa brume…

Jour 4 : Bangor, bienvenue dans (Stephen) Kingland

Après la côte, cap sur Bangor, ville natale et toujours résidence de Stephen King. Autant dire que pour tout amateur d’horreur, c’est un pèlerinage. Les rues tranquilles cachent bien leur jeu : c’est ici qu’ont germé les idées de Ça, Simetierre, 22/11/63 et tant d’autres.

La maison de King est fidèle à sa légende : style victorien, rouge sombre, grille en fer forgé décorée de chauves-souris et d’araignées. L’endroit est à la fois fascinant et inquiétant. On a beau savoir que l’écrivain n’est pas Pennywise, l’ambiance donne envie de ne pas traîner après le coucher du soleil…

La demeure du maître de l’horreur !

Jour 5 : Greenville, entre forêts profondes et esprits de la forêt

Dernière étape à Greenville, sur les rives du majestueux lac Moosehead. Ici, la nature règne en maître, les routes se perdent dans les bois et les biches traversent sans prévenir. On s’est rendus à Beaver Cove, où l’on a guetté l’élan du Maine… sans succès. Il parait qu’il fallait venir à l’aube ou bien lire un sort dans un vieux grimoire de Derry pour le faire apparaître. Nous on est plutôt petit-déj et roman de King, alors…

Mais la magie opère quand même. Le petit dernier a testé une balançoire américaine face au lac, pendant que la grande prouvait qu’elle n’avait rien à envier à Carrie (dans ses bons jours). C’était calme, paisible… et presque hors du temps.

Bilan de ce road trip dans le Maine ?

Des paysages à couper le souffle (et souvent à couper la vue à cause de la brume), des villes pleines de charme, une mer omniprésente, des randos pour tous les niveaux, du homard à tous les repas (ou presque), et une vraie immersion dans un coin d’Amérique aussi méconnu que magique.

Et bien sûr, pour les amateurs de Stephen King, chaque détour de route est une nouvelle page de roman.

Ce road trip de 5 jours dans le Maine, c’est un peu comme un livre de King : belle couverture, ambiance étrange, et souvenirs inoubliables.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.